La Voix du Nord
MÉTROPOLE LILLOISE
Entre Kéolis et Transdev, la bataille déraille sur les transports publics métropolitains
Les enjeux sont de taille. Un marché de près de deux milliards d’euros. Depuis des mois, Kéolis, opérateur historique du métro lillois, et Transdev s’affrontent pour remporter le juteux contrat des transports publics de la métropole. Une guerre marquée par moult rebondissements judiciaires et dorénavant par un couac. Par accident, la MEL a fourni à Transdev des informations sur son concurrent. Panique à bord.
Par Lakhdar Belaïd | Publié le 14/07/2017
Kéolis et Transdev se livrent une lutte acharnée pour un marché des transports métropolitains à deux milliards d’euros. Photo Christophe Lefebvre
Kéolis et Transdev se livrent une lutte acharnée pour un marché des transports métropolitains à deux milliards d’euros. Photo Christophe Lefebvre
Depuis 1983, et l’inauguration du métro automatique, Kéolis gère les transports métropolitains via sa filiale Transpole. Il y a six mois, cette filiale de la SNCF avait traîné la Métropole européenne de Lille devant la justice. La compétition pour le renouvellement d’une délégation de service publique pour la période 2018-2025 est rude. L’opérateur historique se demande alors s’il n’est pas en train de se faire pousser de côté au profit d’un concurrent, Transdev.
Fin 2016, Kéolis attaque donc la Métropole européenne de Lille. Elle reproche à la MEL de vouloir reprendre les négociations de zéro en invoquant des erreurs commises par les deux candidats. « Nous nous demandons s’il ne s’agit pas d’organiser le sauvetage du soldat Transdev », s’interroge alors Mathieu Gaudemet, l’un des avocats de l’actuel opérateur. Y-a-t-il eu favoristisme ? La justice rejettera les demandes de Kéolis.
Nouvel épisode cet été. Cette fois, c’est Transdev qui se jette dans les bras des juges. La filiale de la Caisse des Dépôts n’apprécie pas de voir la MEL clore plus tôt que prévu le calendrier de la compétition. La MEL estime avoir de bonnes raisons. Elle a involontairement communiqué à Transdev une clé USB contenant des informations du dossier... Kéolis. « Pour éviter que cette erreur ait des conséquences, la collectivité territoriale a choisi de cesser les négociations, explique Christophe Cabanes, l’avocat de la MEL. Celles-ci étaient de toute façon arrivées pratiquement au bout. L’essentiel avait été vu. »
Un avis pas franchement partagé par Transdev qui, a son tour, saisit le tribunal administratif. Jeudi, ce dernier a donné raison à la MEL. Celle-ci devrait donc annoncer le nom du vainqueur à l’automne. Si, d’ici là , quelqu’un a repéré une autre boulette…
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