TER : Avenir de la ligne Ascq - Orchies (n°4)
Posté : 04 mars 2018 20:38
Faut-il s’inquiéter pour l’avenir des lignes du réseau TER les moins fréquentées ?
La Fédération nationale des usagers des transports (FNAUT) tire le signal d’alarme. À l’entendre, une vingtaine de lignes TER non rentables et nécessitant des investissements seraient menacées de fermeture dans un délai de dix ans en France. Dans la région, deux lignes figurent sur la liste : Ascq - Orchies et Saint-Pol-sur-Ternoise - Étaples.
La Voix du Nord | 12/01/2014
La direction régionale de la SNCF veut calmer le jeu en indiquant que « la question n’est pas du tout à l’ordre du jour ». Chez RFF (Réseau ferré de France) on tient le même discours : « Il n’y a pas de plan de fermeture de petites lignes. » Du côté du conseil régional, qui gère le réseau TER, le président de la commission transports, l’écologiste Dominique Plancke, est moins rassuré sur le long terme.
Des lignes « fragiles »
Porte-parole régional de la FNAUT, Gilles Laurent souligne que la liste des lignes menacées a été établie par son association, en lien avec les cheminots CGT. La plus en danger serait Ascq - Orchies. Sur cette voie unique circulent trois trains par jour (aucun le week-end). Il n’y a plus de gares mais des points d’arrêt. « La ligne est très peu fréquentée, ne peut pas être attractive, pourtant il y aurait moyen de faire quelque chose », se persuade Gilles Laurent.
Autre tronçon sur la sellette : Étaples - Saint-Pol-sur-Ternoise. L’enjeu est d’une autre importance, avec 9 trains par jour dans chaque sens. « La ligne a été refaite entre Arras et Saint-Pol mais pas au-delà, ce qui oblige à des réductions de vitesse. Des investissements importants sont nécessaires. »
Le responsable de la FNAUT ajoute une troisième ligne, Lille - Comines, dans la liste des menacées. Toutefois, la possibilité ouverte depuis deux ans de prendre le train avec un abonnement Transpole a dopé sa fréquentation de 40 %. Un bonus qui éloigne le risque de fermeture.
La liste des lignes « fragiles » ne surprend pas Dominique Plancke. « Que la SNCF ait envie de les fermer un jour n’est pas nouveau, un plan de 1995 les citait déjà comme en sursis mais entre-temps, il y a eu la décentralisation et la Région gère désormais les TER. » L’élu précise que 50 millions d’euros d’investissements sont nécessaires pour rénover l’axe Arras - Saint-Pol et que la Région a budgété sa contribution. Reste à boucler le financement avec la SNCF, RFF et l’État. Sur ce front-là, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a fait savoir que le tronçon bénéficierait des fonds du prochain contrat de plan. Ouf…
À la FNAUT, pas question d’admettre que des cars remplacent les trains sur les lignes très déficitaires. « C’est moins sûr, moins confortable, beaucoup plus lent : ce serait une régression totale », tranche Gilles Laurent.
Source : http://www.lavoixdunord.fr/archive/d-20 ... hies%2Bter
Ligne ferroviaire Ascq-Orchies: et si son avenir ne passait pas par la SNCF ?
Les vaches ne verront-elles bientôt plus passer les trains sur la ligne 4 de la SNCF ? La Fédération nationale des usagers des transports (FNAUT) le laisse entendre.
La Voix du Nord | 13/01/2014
« Mais attention, précise Gilles Laurent, son responsable régional, nous ne disons pas qu’elle est condamnée, simplement qu’elle sera la première sur la liste quand il y aura des décisions de restriction à prendre ».
De fait, sur ce tronçon de 20 km, qui traverse Nomain, Genech, Cobrieux, Cysoing, Bouvines, Anstaing et Tressin, il ne passe que cinq trains par jour, et seulement la semaine, trois dans le sens Orchies-Ascq, deux dans l’autre. Et encore, les trains ne s’arrêtent pas dans tous les villages à chaque fois. Peu de dessertes… et peu de passagers. En serait-il autrement si cette ligne était davantage connue ? Pas sûr que les néo-ruraux venus s’installer dans ce coin prisé de la Pévèle en aient seulement entendu parler. C’est pourtant un moyen pratique de rejoindre Lille sans passer par la case métro et ses parkings relais. Certes, il faut changer de train à Ascq… « Et traverser deux voies, précise Gilles Laurent. En plus, ajoute cet habitant du Triolo, les cheminots sont obligés de changer les aiguillages à la main. C’est vrai que dans les trains et aux arrêts, on n’est pas ici au top de la modernité. C’est presque une plongée dans le ferroviaire des années 50 ! ».
La FNAUT est consciente de l’état de vétusté de cette ligne, qui n’est pas électrifiée et ne compte qu’une voie. L’optimiser coûterait trop cher, expliquent RFF et la SNCF, à cette association d’usagers. « Mais rien concrètement n’empêche qu’on fasse circuler plus de trains sur ce tronçon, estime G. Laurent. On ne peut avancer l’argument que Lille-Flandres est déjà assez embouteillée comme ça, puisque la ligne 4 ne vas pas jusque-là ! Si, au moins, déjà cette ligne se prolongeait jusqu’à l’arrêt SNCF de Pont-de-Bois ! »
« Lorsque René Vandierendonck était en charge du SCOT Lille-Métropole (NDLR : schéma de cohérence territoriale) à la communauté urbaine, il avait dit qu’il était pour l’optimisation de cette ligne », assure le maire de Cysoing, Benjamin Dumortier, lui aussi pour le maintien de cette ligne. Et si son salut ne passait par la SNCF ? « Même si la loi ne l’autorise pas encore, nous avons demandé à la Région une étude prospective en vue de confier la circulation sur ces rails à un autre opérateur », précise Gilles Laurent. Rappelons que c’est la Région qui décide des dessertes des TER, de la tarification, de la qualité du service et de l‘information aux usagers. C’est elle aussi qui finance le renouvellement du matériel roulant et met en œuvre la modernisation des gares. La SNCF, elle, est en charge de l’exploitation, et Réseau Ferré de France (RFF) est, quant à lui, propriétaire des infrastructures (voies et quais).
À moins qu’on ne décide finalement de réserver cette emprise foncière de 20 km de long à la circulation d’un bus-navette. L’idée d’un « site propre », avec des couloirs pour les piétons et les vélos, n’est pas nouvelle. L’avantage : il y aurait bien plus de trafic. Et puis, un bus peut sortir d’un site propre, rejoindre par la route la station de métro la plus proche, note Benjamin Dumortier. Dans son esprit, ce bus n’irait plus alors jusqu’à Ascq. Reste que les collectivités sont réticentes à l’idée d’enlever des rails. On n’en parle pour l’instant que pour la ligne 3 entre Baisieux et Lille, mais qui sait, dans 30 ans, un tram-train pourrait, relier ce coin de la Pévèle à l’Orchésis.
Orchies-Ascq : 5 h 55-6 h 28 (arrêts dans tous les villages) ; 7 h 53-8 h 20 (arrêts à Genech, Cysoing et Tressin) ; 16 h 53-17 h 20 (mêmes arrêts que précédemment). Ascq-Orchies : 7 h 19-7 h 46 (arrêts à Tressin, Cysoing et Genech) ; 17 h 56 -18 h 30 (arrêts dans tous les villages)
Source : http://www.lavoixdunord.fr/archive/d-20 ... hies%2Bter
Cysoing-Lille en 28 minutes à 8 h, qui dit mieux ?
À la suite de notre article évoquant les menaces qui pèsent sur la ligne 4 des TER (notre édition du 14 janvier), le Cysonien Patrick Olivier nous a écrit. S’il est la tête de la liste d’opposition au maire sortant, ce n’est pas à ce titre qu’il réagit. Mais en tant qu’ancien cheminot, qui ne comprend pourquoi la SNCF et les décideurs locaux font si peu de cas de la ligne Ascq-Orchies. « Elle pourrait pourtant contribuer à régler les problèmes de transport entre Lille et la Pévèle ! »
La Voix du Nord | 24/01/2014
C’est un véritable pladoyer pour cette ligne que nous a livré l’ancien conducteur de train. « Je ne suis pas fâché que l’on reparle enfin de cette ligne baptisée par les conducteurs «Les Carpates» , commence-t-il. Nombreux sont ceux qui ont compris que cette liaison, même dans son état actuel, pouvait être d’un grand secours pour désengorger la Pévèle matin et soir. Prenez par exemple le train de 7 h 43 au départ d’Orchies. Il met 28 minutes entre Cysoing et Lille-Flandres : aucun autre moyen de transport ne fait mieux à cette heure-là ! Qui le sait ? ».
Patrick Olivier regrette le manque d’information, mais aussi le manque d’infrastructures autour des points d’arrêts. « À Cysoing, il y a pourtant deux hectares inoccupés, mais tout est barricadé ». L’ancien cheminot pointe aussi la suppression, pour cet horaire de train des arrêts à Nomain, Anstaing, Cobrieux, et Bouvines, « d’autant qu’à proximité de ce dernier point d’arrêt, de nombreuses habitations sont sorties de terre ».
« Pour la SNCF, poursuit Patrick Olivier, cette ligne est une variable d’ajustement, on y supprime systématiquement les trains en cas de situation perturbée (accident, grèves...) pour utiliser le personnel sur d’autres trains plus... prioritaires ! Comment vvoulez-vous attirer les usagers dans ces conditions ! Pourtant, on pourrait rendre à cette ligne une attractivité réelle à un coup nul pour commencer : les infrastructures existent, les trains circulent. La ligne Ascq-Orchies ne résoudra pas à elle seule les problèmes de transport entre Lille et la Pévèle, mais elle pourrait sans doute y contribuer pour peu qu’on se donne les moyens ». Et de regretter que malgré les interventions de nombreuses personnalités et associations, rien ne bouge.
Source : http://www.lavoixdunord.fr/archive/d-20 ... hies%2Bter