Une ligne SNCF entre Pont-de-Bois et Orchies pour… 2022
Bon, ce n’est pas pour demain. Mais au moins, on a un engagement ferme. Il remonte à la dernière réunion du conseil régional, qui a validé sa participation à hauteur de 16,8 millions d’ euros. Nombre d’arrêts, aménagements en bord de voie… Les maires devraient travailler sur tout cela dès la rentrée.
Virginie Boulet | 10/07/2017
Ne l’appelez plus la ligne Ascq-Orchies. Il faut désormais parler de « Pont-de-Bois-Ascq-Orchies », puisque le prolongement de la voie ferrée jusqu’au pôle multimodal de Villeneuve-d’Ascq est désormais acté. Tout le monde en a convenu : la relance de cette ligne, à l’arrêt depuis deux ans, n’avait de sens que si la voie ferrée était prolongée jusqu’à la station de métro la plus proche d’Ascq, Dans moins de 6 ans donc, ceux qui vivent à Genech, Cysoing, Cobrieux, Louvil, Bouvines, Gruson, Anstaing et Tressin, mais aussi certains Villeneuvois auront de bonnes raisons de laisser leur(s) voiture(s) au garage et de lui préférer le train. Quand on voit à quel point la route de Tournai et la RD 955, les deux axes principaux pour rejoindre l’agglomération villeneuvoise, sont saturées aux heures de pointe, c’est une perspective réjouissante. D’autant que ce ne sont pas les projets immobiliers qui manquent dans ces communes de la Pévèle et du Mélantois…
Ceux qui sont attentifs à ce dossier diront que, tout de même, on est bien loin du calendrier annoncé au lendemain de la fermeture de cette voie unique non électrifiée, jugée peu rentable par la SNCF, et de fait peu fréquentée. Pour voir à nouveau des trains circuler sur cette portion de 14 km, on évoquait alors un délai de deux ans. N’empêche : c’est la première fois que la Région, qui apporte la plus grosse part à ce projet de relance, présente le projet de prolongement comme acquis. Et c’est aussi la première fois que les Hauts-de-France et ses partenaires s’avancent sur une date.
En tout cas, le prolongement alourdit sensiblement la facture : on parle désormais de 33 à 36 millions d’euros. On sait depuis février que la MEL est prête à s’engager à hauteur de ce qu’on lui demande : 5 millions d’euros. Mais il n’y a toujours pas eu de vote formel. La communauté de communes Pévèle-Carembault est elle aussi invitée à mettre au pot dans les mêmes proportions. En prendra-t-elle l’engagement ferme au cours du conseil communautaire de rentrée ? C’est ce qu’espère Luc Foutry, en charge de cette question à l’interco, et conseiller régional.
Le «BIBI 826224» était bien vide
Seule la gare de Genech offre de bonnes conditions de stationnement.La ligne Ascq-Orchies est un reliquat de l’ancienne ligne Somain-Tourcoing, qui a amené dans le versant nord-est des générations d’ouvriers et d’ouvrières.
Cette ligne à voie unique desservait 9 gares : Orchies, Nomain-Ouvignies, Genech, Cobrieux (en fait sur le territoire de Genech), Cysoing, Bouvines (à hauteur de la gendarmerie de Cysoing), Anstaing, Tressin et Ascq. Dans le sens Ascq-Orchies, la ligne était pénalisée par un obstacle technique : pour les trains venant de Lille, un agent devait effectuer une manœuvre pour changer de voie, qui lui prenait 20 minutes.
Selon les dernières statistiques, le « BIBI 826224 » accueillait au mieux quinze voyageurs par jour. À rapporter aux frais d’entretien, évalués par la SNCF à 670 000 € par an. Dans son rapport, Éric Quiquet écrivait que « l’infrastructure n’a pas bénéficié des crédits de maintenance ordinaire assurant une exploitation correcte ». De ce fait, compte tenu de sa vétusté, sa vitesse commerciale a été baissée de 20 km/h en décembre 2014, passant ainsi de 60 à 40 km/h et allongeant les temps de parcours de 10 minutes.
Le rapport «Quiquet»
Les partenaires vont s’appuyer sur les conclusions et les recommandations couchées sur le papier, au lendemain de la fermeture de la ligne, par Éric Quiquet. L’ancien élu d’EELV, ex-président de LMCU en charge des transports, est devenu il y a trois ans directeur du SMIRT (syndicat mixte intermodal régional de transports). Ce syndicat gère les relations entre la Région et les autorités organisatrices de transports des Hauts-de-France. Tous les maires des communes traversées par la ligne ont un exemplaire de ce rapport.
Rédigé en avril 2015, il préconisait, notamment :
- un raccordement vers Pont-de-Bois, distant d’Ascq de 2 km ;
- de sortir la ligne de son « bocal » : Éric Quiquet entendait par là que cette ligne vivait en vase clos, sans se soucier de l’offre ferroviaire en provenance du Valenciennois et de Lille.
- augmenter l’offre : la ligne, c’était trois dessertes par jour dans chaque sens (service encore amoindri la dernière année avant la fermeture de la ligne) ; un seul horaire qui desservait tous les arrêts, par jour et dans chaque sens. Une offre notoirement insuffisante.
- réduire le nombre d’arrêts.
Source : http://www.lavoixdunord.fr/189723/artic ... -pour-2022